Cloches en Stock : une exposition aux Planchettes
Du 11 octobre au 21 novembre, le Centre Culturel des Planchettes – le plus petit centre culturel du canton de Neuchâtel – présente une exposition de cloches issues de la collection de la Fonderie Blondeau, à La Chaux-de-Fonds. Les cloches sont visibles dans l’ancienne cabine téléphonique du village.
Cette exposition est conçue comme un cabinet de curiosités, qui invite à voyager ici et ailleurs.
La collection a été constituée par Serge Huguenin, actuel patron de la fonderie, et son épouse Christine Huguenin-Blondeau lors de leurs voyages aux quatre coins du globe. De chaque pays qu’ils visitent, ils ne manquent jamais de ramener une cloche.
Cela a donné cette riche collection, à la fois hétéroclite et cohérente, dont nous avons le plaisir de vous montrer une trentaine de pièces. C’est-à-dire à peu près la partie visible de l’iceberg. Nous avons sélectionné avec l’aide de Raymond Blondeau, fondateur de l’entreprise, et de Serge et Christine Huguenin des pièces de petite taille qui puissent tenir dans notre mini-galerie d’exposition. De la Finlande au Burkina Faso, du Vietnam à l’Equateur, en passant bien sûr par la Suisse, le public peut se faire une idée des innombrables variations possibles sur un même thème : diversité des matières (bronze, cristal, céramique, bois…), des formes, des usages. Le point commun, c’est que chaque cloche raconte une histoire.
Une histoire personnelle, celle de la relation entre l’objet et la personne qui l’acquiert. Et une histoire plus large, celle de la relation entre l’homme et l’animal, entre le paysan et son terroir, entre le fabricant et l’usager. Toutes nous disent quelque chose des techniques employées pour les créer, de l’époque qui les a vues naitre, du pays dont elles sont issues. Qu’elles sont bavardes, ces cloches !
Le point de départ de cette passion, c’est bien sûr la Fonderie Blondeau, à La Chaux de Fonds.
En 1966, Raymond Blondeau, dit Pompon, reprenait la fonderie Barinotto, à la rue de l’Hôtel de Ville. La famille Barinotto était venue du Piémont au milieu du 19e siècle. Chaudronniers itinérants, ils parcouraient la Suisse et les pays voisins et fondaient des cloches, entre autres. Au fil du 19e siècle, la coutume de mettre des cloches au cou des vaches s’est enracinée en Suisse, et les Barinotto se sont installés successivement dans plusieurs villages du canton de Neuchâtel avant de se fixer définitivement à La Chaux de Fonds en 1926.
Au fil des ans, Raymond Blondeau va constituer une importante collection de cloches, que complètera par la suite son beau-fils Serge Huguenin, entré dans l’entreprise en 1990.
La troisième génération est en marche avec Aloïs Huguenin, qui est prêt à perpétuer un savoir-faire artisanal ancestral : en effet, la fabrication de cloches n’a pas connu de grandes mutations depuis plus d’un siècle.
Le temps de l’exposition, l’ancienne cabine téléphonique est habillée en clocher, comme on peut le voir sur les photos. Il s’agit bien sûr d’un clin d’œil au clocher du temple des Planchettes, un monument remarquable datant du 18e siècle. En guise de présentoir pour les pièces exposées, Magali Lehmann Meyrat, la conceptrice de l’exposition, a choisi une branche d’arbre. Cette branche symbolise un arbre à palabres. L’idée est que chaque cloche raconte une histoire et que l’arbre nous invite à nous rassembler pour les écouter. Cette exposition se veut ainsi un prétexte pour favoriser les rencontres et les échanges. Tout en gardant les distances, bien sûr !
Pendant cette période si particulière, qui restreint beaucoup notre liberté de déplacement, cette exposition nous invite à voyager par l’esprit, qui a la force d’ignorer les frontières. Dans nos têtes, nous pouvons imaginer les pays et les cultures qui ont donné naissance à ces cloches.
Pour en savoir plus sur le sujet :
Un grand merci aux personnes qui ont permis la réalisation de cette exposition :
Rodolphe Paratte, Joël Dubois, Jean-Jacques Singele, Eric Lehmann
Avec le soutien de la Loterie Romande